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Текст: Adolphe Bérard. Other. Fumeur D'opium.


Depuis que ma Ninon est partie
Ma tete est un capharnaum
Et pour oublier mon amie
Je fume le troublant opium
Dans ses fumees aux teintes roses
Je vois cent mille apotheoses

Je suis dans le jardin d'Armide
La princesse me fait la cour
En baisant sa main de Sylphide
Je suis envoute par l'amour
Dans cette odorante atmosphere
Je ne peux plus lui resister
Car dans ses bras elle m'enserre
Pour me donner la volupte
Elle a le pied de Cendrillon
Comme celui de ma Ninon

Petite fumee emporte mon reve
Dans un songe bleu qui trop tot s'acheve
Armide va-t-en mon coeur est ferme
Tu n'es pas Ninon, tu n'es pas Ninon
Je ne veux pas t'aimer

Me voici voguant sur les ondes
Comme de tout petits bachots
Et Venus, la blonde des blondes
Pour me captiver sort des flots
Elle me fait de la prunelle
Et semble me dire : "Viens donc !"
Elle est nue ! Oh ! Comme elle est belle !
On dirait le corps de Ninon !
Elle cherche a m'ensorceler
Pour me prendre et me cajoler.

Petite fumee, emporte mon reve
Dans un songe bleu qui trop tot s'acheve
Non, tu ne pourras jamais me charmer
Tu n'es pas Ninon, tu n'es pas Ninon
Je ne veux pas t'aimer

Mais ou suis-je ici, c'est Le Caire ?
J'ai des eunuques pas bavards,
Autour de moi mille mouqueres
Me font la danse des foulards.
Fatma, la brillante sultane
Vient m'enfermer dans son boudoir
Tout autour de moi l'amour plane
Et je lui jette le mouchoir
Femme, plus de seduction
Fais cesser ma damnation

Petite fumee emporte mon reve
Dans un songe bleu qui trop tot s'acheve
O belle Fatma, cesse de danser
Tu n'es pas Ninon, laisse-moi dormir, je ne veux pas t'aimer
Adolphe Bérard