Текст: Alain Barrière. À Regarder La Mer. La Petite Légende.
La petite histoire que je vais te raconter
A passe les brumes et les hivers,
L'oiseau vint un soir, sur mon epaule se percher,
Pour me la conter a sa maniere ;
L'etait une fois une belle fort courtisee,
La plus belle que l'on ait pu faire,
Tant d'hommes alentours, et soudain comme electrises,
Se disputaient l'honneur de lui plaire ;
Deux fameux champions, un vieux monsieur tres fortune,
Deux pharmaciens et trois militaires ;
Pour faire son choix, belle etait fort embarrassee ;
Pour tout dire, elle ne savait que faire ;
Elle choisit enfin, solution de facilite
De tour a tour, tous les satisfaire,
Puis elle fit en sorte que tous ils se sachent bernes,
Si bien que, tres vite, ils s'entretuerent ;
Belles rarement ont cerveau plus gros que le nez,
Ce n'est la que verite premiere !
Elle pensait : sur qu'il me restera le dernier
Et que je saurai m'en satisfaire ;
Mais le beau vainqueur, soudain par le genie touche,
Apres avoir bu toute colere,
Vint, la supprima sans meme le temps d'un Ave
Et s'en alla pleurer chez sa mere ;
Morale n'en est que trop facile a deviner :
C'est qu'on ne doit plus, sur cette terre,
C'est qu'on ne peut plus, non, dans ce monde mal fame,
Plus confondre l'Amour et la guerre !
À Regarder La Mer