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Текст: Gilbert Bécaud. Gilbert Bécaud 1956. La Corrida.

:
Les arenes gonflees d'une foule en delire
Regorgent de couleurs et d'apre envie de sang.
Il y a des soupirs et des eclats de rire
Et des epees pointues comme des cris d'enfants.
On y vend des serments, des enjeux et des ames,
Des cacahuetes, des jus de fruits et des drapeaux,
Des chapeaux de papier dont se parent les dames.
On y vend de la mort noire comme un taureau

Soudain, la foule crie
Comme pour un eclipse,
Cyclone de folie,
Remous d'Apocalypse,
Car voici
Celui de, celui dont, celui qui, celui quoi,
Celui que l'on attend :
Le matador porte par la lumiere,
Le matador, qui porte de la peur.

C'est l'enchevetrement de deux monstres qui bougent.
La lutte a commence, hissee par les bravos,
Dans les valses de bonds, de bonds a cape rouge,
Qui donc est le plus seul de l'Homme ou du Taureau ?
Et pendant ce temps-la,
La Mediterranee
Qui se trouve a deux pas
Joue avec les galets.

La bete a longtemps respire la poussiere.
Elle a hume la Mort qui longuement passait.
Dans un saut fabuleux qui fit trembler la terre,
Elle a choisi la Mort qui fut son invitee.
Le cirque en explosant
D'un tumulte biblique
Parait donner son sang
A ce sang en replique
Car voici
Celui de, celui dont, celui qui, celui quoi,
Celui que l'on attend ;
Le matador porte par tout un peuple,
Le matador victorieux de sa mort.

Demain quand sonnera l'heure catalane,
Le Midi au soleil ereinte de repos,
Vous verrez, j'en suis sur, a l'eglise romane
Entrer le matador pour dire son credo,
Et pendant ce temps-la
La Mediterranee
Qui se trouve a deux pas
Joue avec les galets